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Oeuvre des Familles de Schoenstatt au Burundi

vendredi 30 juillet 2010

LE DIALOGUE EN FAMILLE




Conférence donnée par le couple NTANYOTORA Joseph - KANA Pascasie au
Mont Sion Gikungu, le dimanche 2 mai 2010
Pour le compte de l’Œuvre des Familles de Schoenstatt (O.F.S.)



SOMMAIRE

1. Introduction
2. Explication de certaines expressions
3. Objet du dialogue
4. Les ennemis du dialogue
4.1. La peur
4.2. Le manque d'écoute
4.3. L’excès de travail
4.4. S'occuper des enfants au point de s'oublier soi-même
4.5. Les blessures morales
5. Les préalables d’un bon dialogue en famille
6. Les fruits du dialogue en famille
7. Le moment et le lieu du dialogue
8. Conclusion

1. INTRODUCTION

Cette conférence est destinée aux couples mariés pour leur permettre d’examiner ensemble le niveau de sincérité de leur dialogue, pour leur propre intérêt et celui de leur famille restreinte (parents et enfants) ainsi que celui de tous ceux qui sont à leur charge. Comme le dit la sagesse burundaise : "Umwera uva i bukuru ugakwira igihugu cose" (Littéralement, « Lorsque le chef coutumier se méconduit, son comportement a des répercussions sur tous ses sujets »). Ainsi, le manquement moral des parents porte des répercussions sur leurs enfants, l’Église et le peuple tout entier auxquels ils appartiennent.
L’éducation morale des enfants trouve sa base au foyer.
Les auteurs de cette conférence attendent des couples qui la suivront ou la liront, une conversion en profondeur, sinon une conviction, après examen de conscience et un temps de réflexion qui leur sera imparti, afin que, à deux, ils se ressaisissent, pour une reconversion sans précédent, dans l'intérêt de leur foyer en général et le leur propre en particulier.

2. EXPLICATION DE CERTAINES EXPRESSIONS

Dans cette conférence, il sera fait usage de certaines expressions comme la «famille», «parler», «causer», «dialoguer».
La «famille nucléaire», normalement, est composée du père, de la mère et de leurs uniques enfants biologiques. Mais ici au Burundi, comme partout en Afrique, l’enfant n’appartient pas seulement à ses parents biologiques. La famille africaine ou la famille élargie est composée du père, de la mère et de leurs enfants, ainsi que de la parenté en général et de toutes les personnes qui y sont accueillies. C’est le cas du Burundi actuel meurtri par tant de guerres internes qui ont laissé beaucoup d’orphelins et des sans abri.
"Ntawuca umugani abana basinziriye" (Littéralement « Nul ne parle sagesse quand les enfants sont endormis »).
Par ailleurs, tout parent est responsable de l'éducation de ses enfants.
Personne ne peut vivre sans parler. C’est aussi écrit dans le livre de la Genèse : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis » (Genèse 2. 18).
Le dialogue entre époux est un projet de Dieu sur eux depuis la création.
Parler à quelqu’un, c’est différent de dialoguer avec lui.

Quelqu’un peut s’adresser à toi juste pour te fournir des explications, pour que tu lui prêtes oreille jusqu’au bout. Le dialogue, ce n'est pas ça.
Tu peux parler avec quelqu’un qui tonne sur toi, te réprimande, ne te laisse pas la parole, ou s’occupe de tout et de rien sans faire attention à toi ,pendant qu’il t’entretient. Ce n’est pas non plus cela le dialogue.
Dialoguer, c’est partager attentivement la parole avec l’autre, en confirmant ou en infirmant du signe de la tête ou par autre signe ce que l’interlocuteur dit, sans jamais lui couper la parole, en attendant chacun son tour, en évitant d’utiliser toute expression désagréable; mais plutôt, en faisant usage des mots doux, qui ne blessent ni ne choquent.
Le dialogue, c’est pour deux interlocuteurs : l’un écoute, l’autre parle, vice – versa, sur un sujet précis.
Parler avec quelqu’un au téléphone ou sur internet, c’est différent de parler face à face.
Un ton triste est différent d’un ton joyeux.
Dialoguer avec quelqu’un qui est fatigué, c’est différent de parler avec quelqu’un qui est reposé, tranquille.
Ainsi, le dialogue, pour qu’il soit fructueux, exige la préparation des conditions préalables :
• les moyens de transmission du message dans le dialogue (la langue, les symboles, le téléphone, un message oral ou un texte, l'internet) ;
• l’état d’âme des interlocuteurs au moment du dialogue (fatigués, énervés, ayant une faim de loup, comblés de joie, en deuil) ;
• la façon dont chacun des interlocuteurs accueille le message;
• le lieu du dialogue (dans le bruit, la chaleur, le calme, la fraîcheur, un endroit aéré ou exigu) ;
• le moment propice du dialogue et sa durée.
Lorsque tu parles à quelqu’un, le ton que tu utilises indique ton objectif, où tu veux en venir.
La réponse que tu auras de ton partenaire dans le dialogue dépendra du ton que tu auras utilisé, de ce que tu auras dit ou de la voix que tu auras utilisée pour exprimer ton intention.

3. TYPES DE DIALOGUE.

Les époux dialoguent généralement sur ce qu’ils ont vu ou entendu au cours de la journée.
Cela se fait généralement au retour du travail, ou de l’école, entre parents seulement ou entre parents et enfants.
On distingue trois catégories de personnes en matière de dialogue.
• La première catégorie est constituée des gens qui passent leur soirée à ne rien faire d’autre que de parler des gens, à dire du mal d’eux, à les calomnier, à les diaboliser. Ce sont des gens sans scrupule, des gens médiocres, des sans pudeurs. Ce sont des professionnels de la rumeur, qui ne savent pas ou font semblant d’ignorer que pour les personnes bien éduquées, il est malséant de parler de quelqu’un qui est absent, surtout lorsqu’on est tenté de dire du mal de lui.
La deuxième catégorie est meilleure que la première.
Ce sont des gens qui parlent de leurs affaires et qui collectent des informations sur l’actualité. Ces gens parlent de ce qui les concerne eux-mêmes, par exemple de leurs projets d’avenir, de l’économie familiale, de la scolarité de leurs enfants, de la santé, des fêtes proches, de l’avenir de leurs enfants, de la famille etc.
• La troisième catégorie est faite des gens qui pourraient être des modèles à nous tous.
Cette catégorie est la meilleure des trois. Ce sont ces gens qui se préoccupent du bien des autres, des peuples, de l’Église auxquels ils appartiennent. Ce sont des personnes de référence, des modèles. Ils le sont dans leur voisinage et au-delà. La troisième catégorie comprend des conjoints, qui en plus du fait d’échanger des informations sur ce qui les entoure, sur les projets d’avenir de leur maisonnée, sont capables d’échanger des sentiments et de s’ouvrir l’un à l’autre.
Les conjoints peuvent dialoguer pour s’exprimer mutuellement les sentiments. C’est nécessaire que la femme exprime à son mari ce qui la chagrine et que son mari lui soit ouvert, afin qu’ils se réconcilient si c’est nécessaire, afin que leur foyer continue son bout de chemin. Un adage rundi dit : “Utara mu nda ugatarura ibiboze” (Littéralement « Lorsque quelqu’un garde une peine enfouie au fond de ses entrailles, il n'en déterre que la pourriture »).
On reconnaît un bon foyer, digne de son nom, par la façon dont les époux se disent ouvertement, là où chacun a mal, les manquements réciproques, etc.
Dans un couple équilibré, si un des partenaires est contrarié, l’autre en est directement informé.
Dans un mauvais foyer, même le fait de se raconter mutuellement ce que chacun a vu ou entendu n’existe pas.
Ce sont des conjoints qui partagent les repas, la chambre, rien que cela.
Cela, même les animaux le peuvent. Il suffit de leur aménager une étable, leur préparer de quoi manger.
Après le repas, les animaux se couchent directement et ensemble au même endroit.
L’homme a été créé plus intelligent que les animaux et ne peut pas vivre comme eux.
Nous espérons que, après avoir suivi cette conférence, au moment du dialogue à deux, chaque couple va faire un examen de conscience, et analyser en profondeur son niveau de dialogue.

4. LES ENNEMIS DU DIALOGUE EN FAMILLE


Les experts en l’art de la communication ont trouvé cinq entraves au dialogue en famille.

4.1. La peur

Col 3, 18 est écrit : « Femmes, soyez soumises chacune à votre mari ».
Dans la culture burundaise il y a la crainte révérencielle et il y a la peur panique. Dans ce contexte, la crainte révérencielle signifie le respect absolu, l'obéissance à un plus âgé que soi, à un plus important que soi.
La femme doit respecter et faire respecter son mari. Celui-ci, de même.
Il y a des femmes et des hommes qui confondent la crainte révérencielle et la peur panique.
Aussi, Saint Jean nous le dit dans son premier Épître, chapitre 4,18 : « De crainte, il n’y en a pas dans l’amour ; mais le parfait amour jette dehors la crainte (entendez par-là peur panique) ».
Lorsque tu as peur de quelqu’un, tu ne peux pas l’aimer vraiment. La peur et l’amour sont incompatibles.
Il existe des hommes qui se font semblables aux animaux à l'égard de leurs femmes et leurs enfants. Lorsqu'ils arrivent à la maison, ils tonnent, presque comme des tonnerres, pour semer la terreur. Ils ne disent même pas "bonsoir" quand ils arrivent à la maison. Ce sont de ces hommes qui, lorsque le père de famille rentre, la mère dit aux enfants: « Fuyez .Votre père arrive. Cachez-vous dans les chambres. Cette fois-ci, il va nous exterminer». Dans pareille situation, point de dialogue entre conjoints ni entre parents et enfants.

4.2. Le manque d’écoute

Lorsque votre conjoint entretient une conversation avec vous, vous lui prêtez oreille attentive et vous lui manifestez votre disponibilité, afin qu’il soit rassuré que vous êtes à sa disposition, après avoir laissé de côté tout ce qui pourrait nuire à votre dialogue : la télévision, le téléphone, la radio, le livre, le journal, ou même les activités ménagères. C'est très gênant de parler à une personne qui ne semble pas vous écouter.
Vous écoutez votre conjoint sans jamais lui couper la parole ou lui dire : ça je savais.
Quand vous n’observez pas ces directives, le conjoint perd le courage de dialoguer avec vous.
Si votre conjoint vous pose la question : «Est-ce que vous m’écoutez ?», c’est signe que quelque chose ne va pas. Entendre et écouter, ce sont deux choses différentes. On peut écouter sans prêter attention, mais écouter demande une attention soutenue.

4.3. L’excès de travail

Normalement, le jour est composé de deux périodes : Le temps de travail de 8 heures, et le temps de repos pour soi-même ou pour la famille.
Suite à la pauvreté, les époux travaillent jour et, parfois avec un excès de zèle en vue de pouvoir subvenir à leurs besoins à tout prix et en très peu de temps.
Ils n’ont plus le temps d’arrêt de travail.
Même leurs enfants sont encadrés parfois par d’autres personnes : les précepteurs payés, les domestiques .
Les domestiques n’éduquent pas. Ils assurent la garde des nourrissons et les occupent durant les moments d'absence des parents.
L’éducation commence en famille. Ensuite viennent l’école et la rue.
Si un parent veut que son enfant soit éduqué à sa propre image, s’il veut qu’il l’aime vraiment, il se fera son confident, parlera et jouera avec lui.
C’est uniquement à cette condition que l’enfant se sentira ami de son père ou de sa mère, et lui confiera ce qu’il a de plus intime dans son coeur.
C’est là que le père et son fils, la mère et sa fille, deviendront des amis fidèles, des confidents.
Si en votre qualité de père et de mère, vous n'êtes pas confidents de vos enfants dès leur bas âge, ne pensez pas qu'à leur tour, à votre âge avancé, ils seront pour vous enfants pieux et amis, si du moins Dieu vous prête vie.
Ils seront ce que vous aurez été pour eux durant leur enfance.
La bonne éducation se donne dès le bas âge.
On dit que lorsque vous ne soignez pas l’enfant dans son jeune âge, il ne vous soigne pas à votre âge avancé ("Umwana umurya imvanda akazokurya imvi" (Littéralement « Si vous bouffez les cheveux gras à votre enfant, il vous bouffera les cheveux blancs à son tour ».
Votre enfant vous rendra l'affection que vous lui aurez donnée).
Il y a éduquer et enseigner. Éduquer, c’est un devoir qui incombe aux parents. Ils sont les seuls à pouvoir dispenser à leurs enfants l’identité qui les reflète parce que l’éducation commence dès le jeune âge. Enseigner, former c’est le devoir des autres.
Dans les jeunes foyers où les parents travaillent jusque tard la nuit pour des raisons diverses, le dialogue n’a pas lieu pendant les jours de la semaine, ni pendant les jours de congé ou les week-ends, car ils rentrent à la maison avec des dossiers à traiter, font du sport ou participent à des fêtes qui n’en finissent pas.
C’est bon d’être sociable, mais les enfants et les conjoints occupent la première place, parce qu’en fin de compte, ce sont eux qui vous pleureront à l’heure de votre mort. Le jour où vous aurez des problèmes, on fera appel à votre famille, et non à vos amis. Partout dans le monde, il en est ainsi.

4.4. S’occuper des enfants jusqu’à s’oublier soi-même

Il n’y a pas de mal à se préoccuper de l’avenir de ses enfants.
C’est une responsabilité de tout parent.
S’occuper des enfants jusqu’à oublier son conjoint, c’est un manquement grave.
Cela arrive souvent aux mères qui mettent au monde sans espacement des naissances, ceux qui sont à la deuxième ou à la troisième naissance.
Lorsque l’un des bambins tombe malade au moment où l’autre crie famine, la mère a le coeur gros et oublie son mari pour se préoccuper des petits.
Elle se rendra ensuite compte trop tard que le mari est parti sans adieu pour avoir été négligé.
Souvent il ne revient pas de si tôt. Même s’il revient parce que fatigué par ses mésaventures, il n’est plus le même. Et la vie conjugale future en pâtit.
Alors le foyer entame sa désintégration.
Cela arrive aussi aux hommes mariés qui travaillent trop, parce que trop préoccupés du lendemain de leurs enfants. Professeurs dans quatre, cinq endroits, ils rentrent épuisés, incapables d’amorcer une conversation avec leurs femmes. Ils n’ont pas une minute à accorder à leurs épouses sous prétexte qu’ils doivent subvenir à aux besoins de la famille.
Là où il y a absence du dialogue, se crée un silence de cimetière.
Le silence de cimetière engendre des mauvais comportements : le caractère taciturne, le manque de connaissance mutuelle, la perte de la confiance entre conjoints, le mutisme et l’hypocrisie des enfants, l’incompréhension ainsi que d’autres méfaits qui nuisent à la vie de famille.
Quand le foyer meurt moralement, les enfants ne savent plus à quel saint se vouer.
Un proverbe rundi dit que : "Uvyara nabi ugatukwa n’abakwe". (Littéralement " Si vous n’éduquez pas correctement vos enfants, vous risquez d’être déshonoré face à la belle –famille »).
L’école forme, mais l’éducation authentique est au foyer.
Chers parents avec qui nous partageons les responsabilités du mariage et la mission d’éduquer, le premier conseil à vous prodiguer ici est de travailler sans oublier de rentrer à la maison et de vous ménager assez de temps pour dialoguer en famille, entre vous d’abord, entre vous et vos enfants ensuite.

4.5. Les blessures morales

"Nta zibana zidakomanya amahembe". (Littéralement « Les vaches ne peuvent pas partager l’étable sans croiser les cornes ») .Ou Littérairement « On ne peut pas vivre ensemble sans se heurter ».
Aucune femme présente ici ne peut prétendre n’avoir jamais fait du tort à son mari. Et vice-versa .Aucun homme présent dans cette salle ne peut affirmer qu’il n’a jamais déplu à sa femme.
Lorsque l’un des conjoints montre à son partenaire le tort qu’il lui a fait, parfois le conjoint incriminé réfute sa faute et réagit violemment en paroles, ou garde son mutisme. Un tel comportement engendre des blessures morales qui font que le conjoint blessé cesse de s'ouvrir à son partenaire.
Les blessures morales entre conjoints bloquent le dialogue.
S’il y a quelque chose qui t’as blessé, choisis le meilleur moment et parles-en à ton conjoint, de manière détendue, et montre-lui là où il t’a offensé.
A ton tour, si c'est nécessaire, demande pardon. Ce n’est pas compliqué de demander pardon. Il suffit de prononcer six syllabes « P A R D O N » de ta plus tendre voix.
Le vrai dialogue ne fait pas bon ménage avec les blessures morales.
Voici ce qui est écrit dans le Livre de la Genèse « L’homme et sa femme étaient tous les deux nus et n’en avaient pas honte » (Gén. 2,25). Cela signifie qu’avant le péché originel, il n’ y avait rien de secret entre Adam et Eve, que ce soit leur nudité, que ce soient leurs points de vue ou tout simplement ce qu’ils pouvaient porter dans leurs cœurs. Ils ont commencé le cache-cache après avoir mangé le fruit, après avoir péché. « Ils se sont fait des ceintures des feuilles pour se cacher l’un devant l’autre et pour se cacher aux yeux de Dieu ».
L’homme ne cache que ce qu’il reconnaît comme mauvais.
Cacher au conjoint ce qu’il y a de plus intime, si ce n’est pas un péché contre lui et contre Dieu, c’est le commencement du péché. Les conjoints doivent faire tout ce qui est à leur portée pour cohabiter dans la sincérité et la transparence.

5. LES PRÉALABLES D’UN BON DIALOGUE EN FAMILLE

A titre indicatif, le préalables d’un bon dialogue en famille sont :

• la prière en famille.
• S’offrir des cadeaux qui ne sont pas très chers.
• Remercier souvent le conjoint.
• S’inviter.
• Sortir ensemble.
• Effectuer des randonnées ensemble.
• Respecter les moments du dialogue que les conjoints se sont fixés eux-mêmes.
• S’écrire (ou se dire) des messages que ce soit par correspondance traditionnelle, par téléphone portable (texto) ou sur Internet.
• Deviner les petites choses que le conjoint aime ou n’aime pas et ensuite, en tenir compte.



6. LES FRUITS DU DIALOGUE EN FAMILLE

Un bon dialogue en famille permet de récolter les fruits suivants :

• une bonne éducation pour les enfants.
• L’entente mutuelle au foyer.
• La confiance réciproque entre conjoints, entre parents et enfants.
• L’amour sincère entre conjoints, entre parents et leurs enfants.
• La solution commune des problèmes qui se posent dans la famille.
• Une vision claire des situations complexes par les enfants car, au moment où ils se retrouvent à la croisée des chemins, ils demandent conseil auprès de leur mère, ou de leur père, ou auprès des deux réunis.
Il n’y a pas de plus grand bonheur pour un parent que de voir son enfant marié, plus cultivé ou même plus riche , demander conseil. Cela peut suffire pour le combler.
Ce ne sont pas tous les parents qui sont comblés de cette manière.
Si tu le veux, et que tu commences dès aujourd’hui, tu peux figurer parmi les parents privilégiés qui y parviennent et vieillissent dans l’harmonie avec leur belle famille, leurs enfants, leurs gendres et leurs belles-filles. Voilà l’art de bien vieillir.
Dans un foyer où les conjoints vivent dans un dialogue permanent et sincère, entre eux et avec leurs enfants, on y trouve une bonne éducation, une compréhension mutuelle, l’honnêteté et la confiance. On y trouve l’amour vrai.
Il n y a pas d’enfants qui deviennent délinquants, parce que du moment que ceux-ci ne voient pas clair, ils demandent conseil à leurs parents. Même quand les enfants sont déjà mariés, ils vivent dans un dialogue permanent avec leurs parents et leur demandent conseil quel que soit leur âge.


7. Le moment et le lieu du dialogue.

Jadis, lorsque les enfants étaient couchés la nuit, c’est à ce moment que les conjoints engageaient le dialogue en faisant un tour d’horizon sur leurs travaux champêtres, l'éducation des enfants etc.
S’ils n’en pouvaient plus, parce que rentrés fatigués et à la tombée de la nuit, en période culturale intense de l’année surtout (la deuxième saison culturale qui va de janvier à avril de chaque année), ils engageaient le dialogue à l’aube.
S’agissant du dialogue avec les enfants, le moment propice était la veillée autour du feu, au moyen des proverbes et des contes, surtout les jours de repos.
Les temps modernes diffèrent des temps anciens. Les gens rentrent tard la nuit et veillent longtemps devant l’écran de la télévision ou en écoutant la radio.
Les parents devraient aménager leur moment de dialogue.
Ils peuvent s’asseoir dans un endroit calme, ailleurs que dans leur maison. Ils peuvent s’assoir dans les jardins publics.
Ils peuvent marcher au bord du lac, dans les rues de la ville.
Cela peut aider à ce qu’ils se connaissent mieux pour bâtir et consolider leur foyer.
Il y a des parents qui sortent avec leurs enfants dans les buvettes ou les bistrots croyant que là ils vont dialoguer avec eux. C'est de la confusion entre la distraction et le dialogue. Il n’existe pas de dialogue au cabaret parce que là, il y a trop de distraction. Le mieux serait d’organiser le dialogue avec les enfants à la maison et le divertissement hors la maison.

8. CONCLUSION

Toute chose a un début.
Si jusqu'aujourd'hui tu n’entretenais pas un dialogue franc avec ton conjoint ou avec ton enfant, commence.
Si tu sens que ton amour à lui ou à elle n’est plus le même qu’auparavant pour telle ou telle autre raison, fais un effort de te souvenir du premier jour de votre première rencontre ou de vos premiers pourparlers, lorsque tu avais la peur qu’on te le (la) ravisse. Peut-être que ton coeur va de nouveau battre et sortir du coma.
Il n’est pas facile de vaincre un vice ou les penchants de la nature. Mais, commence, fais ton effort, et si tu ne réussis pas, au moins tu auras fait ce que tu auras pu. "Izo zose zibika zari amagi" (Littéralement « Tous ces coqs qui chantent furent un jour des œufs »). "Buke buke bukomeza igihonyi" (Littéralement « C’est petit à petit que mûrit la banane plantain »). "Bukebuke bushikana umusiba ku mugezi (Littéralement « Petit à petit le ver de terre parvient au cours d’eau »).
Les hôtes, le conjoint, les enfants, toute la maisonnée se rendra compte de ton effort et soutiendra ton désir de reconversion pour le bien de tous. "Ubugirigiri bugira babiri" (Littéralement « L’union fait la force »).
Peut-être tu es inflexible, un homme dur, une femme de caractère, qui ne veut rien entendre de tout ce qui a été développé dans les lignes qui précèdent. Tu n’es ni le (la) premier(e)ni le (la) dernier(e).
De telles personnes, le monde en est plein.
Mais, sache bien que tôt ou tard l’homme se convertit coûte que coûte. Tu tiendras tête devant la maladie, mais jamais devant la vieillesse.
Tout ce que tu préfères à ta famille aujourd’hui : le pouvoir, l’avoir, la jeunesse, le divertissement au quotidien, les amis, l’alcool, le travail à l’excès, fin des fins, tout cela finira et il ne te restera que la famille. N’oublie jamais que le bout du chemin se trouve dans la maison ( Amaherezo y’inzira ni mu nzu). Un jour tu nous donneras raison. Mieux vaut aujourd’hui, pendant qu’il est encore temps.

Que Dieu bénisse nos familles.

Bibliographie.


1. Bruce et Carol BRITTEN : Mariage et actes d’amour, centre de publications évangéliques, Abidjan, Côte d’Ivoire, 1995.
2. BINDARIYE Raphaël : Le bonheur d’un couple de vingt à quatre-vingts ans, l’Harmattan, Paris, France, 2009
3. Dr Th H VAN DE VELDE : Le mariage parfait, Etude sur sa physiologie et sa technique, Edition Albert Müller, Rüschlikon, Zurich, 1962.

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